lundi 7 décembre 2009

Suicide d'un condamné a mort (Rosseeuw Virgil)

Suicide d'un condamné à mort quelques heures avant son exécution : nouvelles polémiques autour du système judiciaire américain.

Michael Johnson, 29 ans, a mis fin à ses jours le 19 octobre 2006 dans le couloir de la mort du Texas, quelques heures seulement avant son exécution. Sur le mur de sa cellule, il a laissé cette phrase, inscrite avec son propre sang : « Je ne l'ai pas fait ».

23 octobre 2006 / 3 heures du matin, ou presque ce jeudi 19 octobre dans le couloir de la mort texan. Le condamné Michael Dewayne Johnson s'apprête à vivre ses dernières heures, son exécution par injection létale est prévue dans moins de 18 heures. Ici, le gardien effectue des rondes de surveillance chaque quart d'heure ; un délai néanmoins suffisant pour que le jeune homme de 29 ans se tranche les veines jugulaires ainsi qu'une artère du bras droit avec un outil de fortune composé d'une pièce métallique attachée à un bout de bois. Lorsque le gardien s'en aperçoit, Michael Johnson gît, déjà inanimé, dans une mare de sang. Sur le mur de sa cellule, ces quelques mots rouges vifs sont gribouillés avec son propre sang « Je ne l'ai pas fait » (I didn't do it). Transporté en urgence à l'hôpital, les médecins ne peuvent que constater son décès quelques instants après son admission.

Si ce n'est pas la première fois qu'un condamné à mort met fin à ses jours, jamais le suicide n'a été aussi proche de l'heure de son exécution. Michael Johnson a toujours clamé son innocence depuis son inculpation en 1995. Condamné à mort pour le meurtre d'un employé d'une station service près de Lorena au Texas, il n'a cessé d'affirmer que son complice – et non lui - avait tiré le coup fatal.


Le marchandage des peines

David Noel Vest, complice de Michael Johnson en cette triste nuit du 9 au 10 septembre 1995, s'en est tiré avec une très légère peine de huit ans de prison, à peine une tape sur les doigts. Le système judiciaire américain autorise ainsi d'importantes remises de peine en échange d'aveux obtenus par le procureur de l'état.

David Vest, qui a immédiatement avoué le meurtre au moment de son arrestation, s'est ensuite rétracté affirmant que Michael Johnson avait tiré. Vest fut alors condamné à huit ans de prison – il est aujourd'hui libre – Johnson à la condamnation à mort – il est aujourd'hui mort... Les associations abolitionnistes dénoncent ces inégalités flagrantes qui ne reposent que sur des aveux obtenus sous la pression.

Michael Dewayne Johnson n'était âgé que de 18 ans au moment des faits et n'avait jusque là aucun antécédent judiciaire. Il a mis fin à ses jours à l'âge de 29 ans, onze ans après le meurtre pour lequel il fut condamné à la sanction suprême. Il aurait été le 46e détenu exécuté sur le sol des Etats-Unis depuis le début de l'année... mais en a décidé autrement

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